Dans l'entre-deux guerres, le propos va changer et, même
si An Neiz avec sa frise composée de motifs moulés industriellement
rappelle la fin du siècle précédent, tout comme Ker
Jiack et ses fronteaux
néogothiques, c'est le discours régionaliste qui va prendre
le pas. A la suite des créations anglo-saxonnes de Shaw, Voysey
et Lutyens vont se répandre
à l'encontre de l'éclectisme (à moins que le régionalisme
soit considéré comme une ultime forme d'historicisme) les
citations, rustiques cette fois, de formes sobres, de volumes évoquant
les appentis, de toute structure témoignant de l'utilitarisme d'une
architecture revenue au bon sens rural, mais sans que celle-ci se soucie
toutefois de l'origine des habitants qu'elle abrite.
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Ker Yvonne et Ker Yffick en donnent un exemple: à la
silhouette élancée néogothique précédente
elles opposent des toitures étalées (évoquant l'idée
de "logis") dont les rampants recouvrent des suggestions de dépendances
et rappellent de façon sophistiquée les constructions rurales
prolongées d'annexes. Visible en soubassement (Ker Yffick) ou en
totalité (Ker Yvonne) la maçonnerie insiste sur la densité,
le lien à la terre, au lieu, que la volumétrie proclamait
déjà. |


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Cette proclamation d'appartenance à la région
prend la forme, après la deuxième guerre, à Primel
comme ailleurs en Bretagne, de ce que l'on appelle le "néo-breton".
Ces maisons, qui reprennent l'apoteiz des demeures de tisserand ou des fermes
du Léon, mais qui évoquent aussi la maison de pêcheur,
utilisant murs blancs, pignons
découverts, souches de cheminées concluant le pignon,
viennent se juxtaposer aux constructions antérieures. Parfois, cette
représentation de l'appartenance au lieu peut aller jusqu'à
l'évocation romantique d'un manoir (rue de Kareg An Ty). |
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