La vie économique de Primel se limite de nos jours à deux commerces. Il ne faut cependant pas voir le village sous l'angle qu'il présente actuellement. Au début du siècle Plougasnou comptait pas moins de 21 hôtels. Primel Trégastel était alors une station balnéaire réputée. Les hôtels, bien avant les résidences secondaires, constituaient un excellent moyen de se loger.
Cet article a été inspiré par l'ouvrage de Jean Quinquis "Hier, Plougasnou ...dites le avec des cartes postales". Je me suis également inspiré du livre de Jean de Trigon "Plougasnou et sa trêve de Saint-Jean-du-Doigt".
Le tourisme à Primel a commencé à se développer à partir de la seconde moitié du dix-neuvième siècle. Avant 1850, seules quelques fermes occupaient les lieux. Les premières maisons furent construites par des citadins parmi lesquels le Préfet Maritime de Brest, l'Amiral de La Jaille.
M. Talbot fut le premier à louer des chambres aux visiteurs dans les années 1880 mais c'est en 1891 que le chantier de l'hôtel Poupon fut commencé. Le Grand Hôtel de Primel (n° 1), situé en face du port fut inauguré en 1892 mais sa construction dura jusqu'en 1904. L'hôtel disposait, en outre, dans les années 30 de deux courts de tennis. En 1987, l'hôtel revendu à une société immobilière par la famille Delahaye fut partiellement détruit. Seuls les murs extérieurs furent conservés. L'ensemble fut divisé en appartements revendus à des particuliers.
Quelques années plus tard, l'Hôtel de la Plage (n° 3) fut construit sur la route principale qui mêne à la grande plage. Son propriétaire, M. Guillesser, décida, en 1911 d'agrandir son établissement en empiétant, sans autorisation, sur le territoire communal. Cet événement lui valut d'être poursuivit pendant 11 ans par la commune. En 1922, il paya près de 10 000 francs d'amende à la commune. Entre temps, l'hôtel avait été vendu. Plus tard, il pris le nom d'Hôtel du Trégor. Finalement, il fut transformé en colonie de vacances. Les nouvelles normes de sécurité n'étant pas assurées dans l'établissement, celui-ci a fermé ses portes il y a un ou deux ans.
L'Hôtel Limbour (n° 5) fut construit
en 1913, le long de la grande plage. Il fut exploité pendant plus
de 25 ans par son propriétaire. Longtemps propriété
d'un comité d'entreprise, il prit le nom de Castel ar Sall puis,
en 1990, après son rachat celui de Castel
Club. Malgré sa position exceptionnelle, son architecture
impressionnante et ses atouts (tennis, piscine), l'hôtel n'a jamais
réussi à s'assurer une clientèle suffisante. Fermé
depuis quelques années, il attend désormais le bon vouloir
d'un repreneur.
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Après la Première Guerre Mondiale, le rythme des constructions s'accéléra. De nouveaux hôtels furent construits. En 1922, M. Hervé fit construire l'Hôtel de la Gare (n°6) à l'entrée de Primel. Sa proximité de la gare et son nom poussèrent son propriétaire à le renommer en Hôtel de la Mer puis (le nom étant déjà pris par un hôtel du Diben) en Hôtel du Port (nom que lui fut contesté par le Café du Port) et enfin Hôtel Hervé. De nos jours, l'hôtel abrite l'une des dernières colonies de vacances de Primel qui elles aussi ont déserté les lieux.
Un peu plus loin, juste en face du port, l'Hôtel Roc'h ar Mor (n° 7) fut construit en plusieurs étapes. Dès le début du siècle, Mme Lavalou tenait un café face auquel se tenait une pompe à essence. M. Guyomarc'h fit ensuite construire un second bâtiment pour agrandir l'hôtel. Par la suite, dans les années 50, il fut racheté par le Comité d'entreprise du groupe Hispano-Bugatti pour en faire une colonie de vacances. Depuis quelques années, il a été revendu en appartements.
L'Hôtel d'Arvor (n° 8) fut construit en 1927 à l'extrémité de la grande plage. Sa position lui offrait certes une bonne vue mais les voyageurs en provenance de Plougasnou devaient passer devant les sept autres hôtels avant d'y arriver. Ceci explique en partie le manque de succès de ce dernier hôtel. Il est maintenant propriété des la P.E.P de la Mayenne et il héberge des colonies de vacances ainsi que de nombreux stages BAFA.
Comme vous pouvez le voir en visitant Primel, la situation a bien évolué depuis le début du siècle. Des huit hôtels présents à cette époque, plus aucun n'est en exploitation. Deux accueillent des colonies de vacances, quatre ont été transformés en appartements et deux sont laissés à l'abandon.
J-F Derrien
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